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Agir et réparer

mémoire et pardon Eglise37
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Nous pouvons agir ensemble pour :

  • Lutter contre les agressions psychologiques, somatiques et sexuelles sur mineurs,  

  • Prendre en compte les blessures infligées,

  • Prévenir les risques de récidive.

 

Lorsqu'une affaire d'agression sexuelle impliquant un membre de l’Eglise sur un mineur vient à la lumière, la communauté dans son ensemble est appelée à se mobiliser pour restaurer la dignité de celui-ci et retrouver un climat de confiance.

 

Une réponse collective et coordonnée est nécessaire pour assurer un lieu d’écoute afin que la victime soit entendue, reconnue et soutenue. L’accompagnement sera global avec des ressources variées et spécialisées :

  • Sur le plan juridique

  • Sur le plan psychologique

  • Sur le plan médical

  • Avec l’aide d’associations de victimes.

Le soutien à la victime et à sa famille doit être complet sans crainte de représailles et de stigmatisations.

 

Une enquête judiciaire et canonique approfondie est fondamentale pour  établir les faits et leur véracité.

 

En parallèle, des mesures de prévention doivent être mises en place pour protéger les enfants et les jeunes de tout abus potentiel à l'avenir. Cela inclut des programmes de sensibilisation chez les acteurs de l’Eglise pour reconnaître les signes d'agressions et savoir comment y réagir, ainsi que des politiques de protection de l'enfance strictes et vérifiables au sein des mouvements.

 

L'éducation et la sensibilisation du grand public sont également essentielles pour changer les attitudes et les comportements qui tolèrent ou perpétuent la violence sexuelle. Les dirigeants religieux, en particulier, ont un rôle déterminant à jouer dans la promotion de normes éthiques et de valeurs qui respectent la dignité de chaque personne et condamnent fermement tout acte d'agression sexuelle.

 

La réparation des dommages causés par l'agression sexuelle nécessite un engagement continu de la part de toute la communauté.

Cela peut inclure un soutien financier pour l’accès aux soins nécessaires.

En conclusion, agir ensemble pour réparer dans une affaire d'agression sexuelle impliquant un acteur de l’Eglise sur un mineur exige une approche holistique et collaborative.

Résumé : Ici est abordée la nécessité d'une action collective pour lutter contre les agressions psychologiques et sexuelles sur mineurs, en particulier dans le cadre d'affaires impliquant des membres de l'Église. Il est important de restaurer la dignité des victimes et de créer un climat de confiance au sein de la communauté. Une réponse coordonnée, comprenant un soutien juridique, psychologique et associatif, est essentielle pour écouter et accompagner les victimes et leurs familles sans crainte de représailles.

La force d'un collectif au secours des victimes

Soutien et engagement du collectif "Voix Libérées"

Les anciens Petits Chanteurs de Touraine, victimes d'agressions sexuelles au sein de la Mané, ont fait preuve d'un courage remarquable en témoignant. Le Collectif "Voix Libérées" leur offre une écoute bienveillante, un réconfort essentiel et un accompagnement durable. Cet espace de soutien leur permettra de mieux comprendre leur souffrance, de gérer leur mal-être et de trouver une aide collective pour entamer un processus de reconstruction et de réparation profonde et durable.

Silence et invisibilité : Respecter les victimes non témoignantes

Nous sommes conscients que beaucoup d'ex-Petits Chanteurs de Touraine, victimes déclarées ou non, n'ont pas souhaité témoigner pour des raisons personnelles qui leur appartiennent. De plus, un grand nombre d'ex-Petits Chanteurs n'ont pas répondu aux sollicitations ou n'ont pas pu être joints. Malgré cela, nous espérons que, tôt ou tard, d'autres victimes prendront la décision de s'exprimer et de se libérer du poids de cette affaire.

Un choc inattendu : L'ignorance des violences subies

Il est important de rappeler qu’un certain nombre d'entre nous n'ont jamais soupçonné ces violences sexuelles et criminelles pendant notre passage à la Mané. Ces agressions, commises par notre unique chef de chœur, l'Abbé Bernard T, se déroulaient à l'écart du groupe, dissimulées par des stratégies de manipulations et d'entreprises perverses (Consultations à l'"infirmerie"). Aujourd'hui, nous comprenons mieux ces mécanismes destructeurs qui ont plongé les victimes dans un isolement profond, provoquant des traumatismes psychologiques dont les séquelles sont encore persistantes.

La prise de conscience des anciens

Face à ces révélations, ceux d'entre nous qui n'ont pas été directement victimes ont d'abord ressenti un sentiment de culpabilité pour avoir ignoré les faits. Très vite, nous avons pris conscience des blessures profondes subies par nos camarades et avons été blessés à postériori par l'ampleur et la gravité des agressions. Nous avons alors décidé d'agir collectivement pour comprendre, soutenir et accompagner les victimes, devenues pour nous de véritables frères.

La force du collectif et la trahison de l'Abbé

Ensemble, nous avons généré une force collective pour agir avec le Collectif "Voix Libérées". Cette force nous aide également à surmonter le sentiment de trahison provoqué par l'attitude de notre chef de chœur, en lequel  nous avions une confiance totale et naturelle. L'Abbé était pour nous un guide, une figure fraternelle et spirituelle, et sa trahison résonne d'autant plus fort que nous défendions des valeurs profondes à travers le chant, les concerts et les rassemblements.

Une tromperie inavouable

La révélation de ces violences crée aujourd'hui un sentiment d'avoir été manipulé et trompé. Non seulement les Petits Chanteurs, mais aussi leurs familles, amis et proches se sentent atteints. Nous réalisons que cette tragédie s'étend bien au-delà des agressions individuelles, remettant en cause les  valeurs mêmes que nous défendons.

Réagir, Agir, Reconstruire

Ce texte reflète les principales réactions et les traumatismes vécus par les anciens Petits Chanteurs à la suite de cette affaire douloureuse. Ensemble, avec le Collectif, nous devons œuvrer à faire reconnaître la réalité des faits et accompagner durablement les victimes toujours affectées.

Une action commune pour une réparation et une prévention Durables

Le Collectif « Voix Libérées » doit initier des actions de réparation adaptées à chaque victime, en partenariat avec la société civile et l'Église, aux niveaux local et national. Notre engagement pourrait également servir d'exemple pour d'autres groupes confrontés à des problématiques similaires, qu'ils soient religieux ou civils.

Prévenir les futures agressions

Enfin, nous espérons que les actions de notre Collectif contribueront à des démarches préventives auprès des encadrants de groupes d'enfants, d'adolescents et de jeunes. L'objectif est clair : éviter que de telles violences sexuelles et pédo-criminelles ne se reproduisent, que ce soit dans la société civile ou au sein des communautés religieuses et de l'Église.

 

 

Résumé : Ici est décrit l'engagement du Collectif "Voix Libérées" en soutien aux anciens Petits Chanteurs de Touraine, victimes d'agressions sexuelles au sein de la Manécanterie ("Mané"), perpétrées par leur chef de chœur, l'Abbé B.T. Le collectif propose une écoute bienveillante et un accompagnement pour aider les victimes à se reconstruire. Il souligne également que beaucoup de victimes n'ont pas souhaité témoigner, tout en espérant qu'elles se manifesteront à l'avenir. Les anciens membres non directement touchés expriment leur choc et culpabilité d'avoir ignoré ces violences, cachées par des manipulations. Ensemble, ils agissent pour soutenir les victimes et surmonter la trahison ressentie envers l'Abbé, qui incarnait une figure spirituelle. Le Collectif vise à réparer les dommages causés et à prévenir de futures agressions, avec des actions de sensibilisation dans les groupes religieux et civils.

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Ce qui s'est passé ici en Indre et Loire

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En août 2021, peu de temps après la publication dans la presse des premières révélations, un trio d'anciens Petits Chanteurs a rencontré Gilles pour lui manifester son soutien.

Les souvenirs sont alors remontés chez d'autres Petits Chanteurs et les révélations se sont faites plus nombreuses.

En novembre 2021, un groupe restreint a alors décidé de regrouper toutes les victimes et tous leurs soutiens dans un collectif de soutien et de recherche d'anciens Petits Chanteurs de Touraine potentielles victimes de l'Abbé Tartu.

L’esprit de la manécanterie tel un phénix renait de ses cendres.

C'est ainsi qu'est annoncée officiellement, le 8 décembre 2021, la création du collectif « Voix libérées ».

 

Grâce aux cellules d'écoute et à l’inirr (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation), les victimes ont désormais des interlocuteurs pour les accompagner dans leur souffrance et pour une reconnaissance et une réparation, qu'il y ait eu dépôt de plainte ou non, y compris lorsque les faits sont prescrits. Pour nos camarades, les échanges avec la Cellule d'écoute du Diocèse et l’inirr sont réguliers et conséquents, le soutien est véritable. Merci.

Pour nous, Collectif Voix libérées, les premiers pas sont accomplis : la reconnaissance des faits, du statut de victime pour nos camarades éprouvés.

Grâce à la détermination absolue de notre Archevêque, nous abordons avec confiance la phase de réparation, avec la Cellule d'écoute du Diocèse de Tours et l'inirr.

 

Mais, malgré ces aides nouvelles, importantes et appréciées, qui peut prétendre que tout ce qui sera réalisé (ou accompli) suffira à faire disparaître des années de telles souffrances pour autant de victimes ?

La disparition des faits n'aura pas lieu, ils sont ancrés au plus profond des victimes directes, mais, depuis leurs révélations, au plus profond de tous ceux qui compatissent à la douleur des copains, ces enfants abusés, à la douleur des parents qui n'ont pas su ce qui se passait, à la douleur de tous ceux qui encourageaient l'Abbé Tartu à continuer à faire vivre la Manécanterie : évêques, Papes, prêtres et leurs paroissiens de toutes les régions du Monde qui nous ont accueillis.

 

En sollicitant ces aides, nous sommes émus et fiers de nous remémorer notre promesse solennelle, celle du Petit Chanteur, proclamée le jour de sa prise d'aube :

Je monterai ma vie en chantant, avec l'aide de Dieu et de Notre Dame !

 

Dans la lutte contre la pédocriminalité, la force d'un collectif de soutien ne peut être sous-estimée.

 

Face à l'horreur des agressions sexuelles sur les enfants, il est essentiel de rassembler des personnes déterminées à faire front ensemble, à donner une voix aux victimes et à poursuivre les agresseurs jusqu'à ce que justice soit rendue. Un tel collectif incarne l'espoir, l'empathie et la résilience dans une lutte souvent difficile et décourageante.

 

Résumé : En août 2021, après les premières révélations concernant les violences sexuelles commises par l'Abbé Tartu, des anciens Petits Chanteurs se sont regroupés pour soutenir les victimes et ont créé le collectif « Voix libérées » en décembre 2021. Ce collectif, avec l’aide d'instances comme l'inirr et la Cellule d'écoute du Diocèse, accompagne les victimes dans la reconnaissance et la réparation de leurs souffrances. Malgré les avancées vers la justice et la réparation, les blessures des victimes restent profondes. Le collectif se bat pour donner une voix aux victimes et lutter contre la pédocriminalité avec solidarité et résilience.

La force des témoignages au sein du collectif

La force des témoignages : un soutien collectif face aux agressions sexuelles dans les contextes religieux.

Les agressions sexuelles perpétrées par des responsables d'église ou des membres de congrégations religieuses constituent un choc profond pour les victimes, déstabilisant leur foi, leur confiance en l'autre, et leur propre identité. Face à ces actes odieux, les témoignages des victimes jouent un rôle central, non seulement pour exposer la vérité, mais aussi pour entamer un processus de guérison tant individuel que collectif.

 

La puissance des témoignages individuels

Chaque témoignage est une voix unique, portant le poids d'une expérience profondément personnelle et souvent douloureuse. Lorsque les victimes trouvent le courage de raconter leur histoire, elles entament un processus de reconstruction personnelle. Cet acte de verbalisation est une étape essentielle vers la libération de la honte et de la culpabilité, souvent imposées par les circonstances du traumatisme. Il permet également aux victimes de reprendre le contrôle de leur narratif, brisant ainsi le silence qui entoure souvent les violences sexuelles.

 

L’accompagnement individuel : un pilier essentiel

L'accompagnement des victimes, sur le plan psychologique et spirituel, est très important. Cet accompagnement personnalisé aide à reconstruire l'estime de soi, à surmonter les sentiments de trahison et à retrouver une forme d'équilibre émotionnel. Les professionnels, qu'il s'agisse de psychologues, de conseillers spirituels ou d'autres intervenants, jouent un rôle central en fournissant un espace sécurisé pour exprimer et traiter la douleur. Ils offrent également des outils pour gérer les conséquences à long terme des agressions, telles que le stress post- traumatique ou la perte de repères.

 

La force des témoignages au sein du collectif

Au-delà de leur impact individuel, les témoignages prennent une force particulière lorsqu'ils sont partagés au sein d'un collectif. Lorsqu'une victime prend la parole, elle ouvre la voie à d'autres, créant ainsi une chaîne de solidarité et de soutien mutuel. Ces récits, une fois mis en commun, transcendent les expériences individuelles pour tisser une trame collective qui expose l'ampleur du problème. Cette dimension collective permet de briser l'isolement ressenti par les victimes, en leur montrant qu'elles ne sont pas seules dans leur souffrance. Le collectif offre également une puissance d’action et de changement social. En rassemblant les témoignages, il devient possible de faire pression sur les institutions religieuses et juridiques pour qu’elles reconnaissent les violences sexuelles, prennent des mesures concrètes pour protéger les fidèles, et assurent la justice pour les victimes. Les témoignages collectifs permettent également de sensibiliser le public à l’ampleur de ces crimes, contribuant ainsi à une prise de conscience globale et à la prévention des futures agressions.

 

Conclusion

Les témoignages des victimes d’agressions sexuelles par des responsables d'Église ou des membres de congrégations religieuses sont des outils puissants pour le changement. Individuellement, ils sont le premier pas vers la réappropriation de sa vie et de sa dignité. Collectivement, ils forment un cri unanime contre l’injustice, soutenant les victimes dans leur quête de justice et de reconnaissance. À travers la force de ces témoignages, les victimes trouvent non seulement la guérison, mais aussi un moyen de transformer leur douleur en une force de transformation pour la communauté tout entière.

 

 

 

Résumé : Ici est mis en lumière l'importance des témoignages des victimes d'agressions sexuelles dans les contextes religieux. Ces récits individuels aident les victimes à se reconstruire en libérant la honte et la culpabilité, tout en permettant un accompagnement psychologique et spirituel essentiel. Collectivement, ces témoignages créent une solidarité, brisent l'isolement et exposent l'ampleur du problème, poussant ainsi à des réformes dans les institutions religieuses et juridiques. En somme, les témoignages sont des outils puissants de guérison personnelle et de transformation sociale.

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La force du collectif

La force d'un collectif réside dans sa capacité à offrir un soutien inconditionnel aux victimes. Dans de nombreux cas, les survivants de la pédocriminalité se sentent isolés, honteux et impuissants. Leur donner un espace où ils peuvent parler librement, être entendus et soutenus sans jugement est primordial pour reprendre un chemin de vie.

 

En 2021, à notre première rencontre, submergés par l’émotion, c’est comme si le temps s’était arrêté il y a quarante ans, et repris avec force, dans le respect de notre Promesse* des Petits Chanteurs.

 

La manécanterie n’est pas un groupe comme les autres. C’est un état d’esprit fraternel, puissant, sans commune mesure. La création du collectif nous a permis, 40 ans après, de façon intergénérationnelle, de retrouver l’agapè, une force qui transcende les petits chanteurs vers un retour à la Vie.

 

Le collectif de soutien offre une communauté où les victimes se sentent en sécurité pour partager leurs expériences, trouver du réconfort et reconstruire leur estime de soi.

 

Avec une sensibilité différente propre à chacun, nous avons avancé de concert et à l’unisson malgré les 4 voix, nous livrant pour nous libérer de ce blockhaus de la honte, affronter un combat invisible, les mécanismes psycho traumatiques. Nous savions que le chemin serait rude et douloureux.

 

Le collectif dans son ensemble, a bénéficié de l’énergie que nous nous donnions tous les uns pour les autres.

 

 

Le collectif de soutien est un puissant catalyseur de changement social et politique. En unissant leurs voix et leurs ressources, les membres du Collectif peuvent sensibiliser le public aux dangers de la pédocriminalité, exiger des réformes législatives et mettre la pression sur les autorités pour qu'elles prennent des mesures concrètes.

 

La force d'un collectif réside dans sa capacité à briser le silence et à exposer les actes pédocriminels au grand jour. La réalité des violences sexuelles sur les enfants est dissimulée par des personnes influentes ou au sein de structures institutionnelles.

 

A partir des témoignages, il est possible aujourd’hui d’envisager des démarches auprès des instances professionnelles, civiles et de l’Église.

 

Enfin, la force d'un collectif réside dans sa capacité à offrir un chemin de réparation et un réconfort profond pour tous. En se soutenant mutuellement, en partageant leur histoire et en luttant ensemble pour la justice, les survivants peuvent trouver un sentiment d'appartenance et de solidarité qui les aide à se reconstruire. Leur combat collectif leur permet de transformer leur douleur en action, de trouver un sens à leur souffrance et de contribuer à empêcher que d'autres enfants ne subissent le même sort à l'avenir.

 

 Il faut ajouter qu'à la suite d'un travail individuel et collectif, nous avons constaté que beaucoup d'anciens de "La Mané", ayant répondu  « présents » de près ou de loin au Collectif, n'avaient pas soupçonné "les agressions et le mal" qui rongeaient individuellement et impitoyablement certains d'entre nous. Aujourd’hui, nous constatons et prenons conscience que nous sommes aussi des victimes, à part entière, de ces agressions, de cette "Emprise" subies par certains d'entre nous, et vécues longtemps dans un total isolement. À notre tour, nous nous sentons trahis...

 

La force d'un collectif de soutien dans une affaire de pédocriminalité réside dans sa capacité à offrir un soutien inconditionnel aux victimes, à catalyser le changement social et politique, à briser le silence et à offrir un espoir de guérison.

 

Ensemble, les membres d'un tel collectif peuvent faire une réelle différence dans la lutte contre ce fléau insidieux et protéger les enfants contre les agressions sexuelles.

 

Résumé : ici est mis en avant l'importance d'un collectif de soutien aux victimes de pédocriminalité. Ce groupe offre un espace sécurisé pour partager leurs expériences et retrouver une estime de soi. Le collectif joue également un rôle clé en brisant le silence, en sensibilisant le public, en demandant des réformes et en exerçant une pression sur les autorités, notamment l'Église. En se soutenant mutuellement, les membres transforment leur douleur en action, contribuant à prévenir de futures violences sexuelles tout en cheminant vers la guérison et la justice.

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L'implication du diocèse de Tours

Que fait le diocèse de Tours ?

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Le diocèse de Tours a été impliqué à plusieurs niveaux dans la gestion des cas d’agressions sexuelles commises par des clercs, notamment par l'abbé Bernard Tartu, prêtre responsable d’une manécanterie pendant 50 ans. Les actions menées illustrent les réponses de l'Église face à ces tragédies. Dès les années 2000, Mgr Aubertin, alors président du Comité consultatif en matière d’abus sur mineurs (c’était le nom de ce comité à l'époque), s’engageait dans la prévention et le soutien des victimes, bien que les actions concrètes attendues étaient encore limitées.

En 2006, Gilles dépose plainte. Le diocèse est interrogé par la Police à ce sujet, sans suites. En 2016, Mgr Aubertin crée une cellule d'écoute pour toutes les victimes. En mars 2019, Olivier et Frédéric déposent plainte à leur tour. À l’automne 2019, Mgr Aubertin transmet à Rome le dossier de la manécanterie. Après la publication du rapport de la CIASE en octobre 2021, Mgr Jordy, successeur de Mgr Aubertin, développe et structure la cellule d’écoute. Il nomme une déléguée « Pour une Église sûre » dans le diocèse afin, notamment, d’organiser la protection des mineurs. Un guide « Pour une Église sûre » est rédigé et diffusé dès septembre 2022 auprès de tous les acteurs diocésains accompagnant des mineurs. (lien guide Église sûre).

Le 14 janvier 2023, à l’invitation du Collectif « Voix Libérées », créé par les anciens Petits Chanteurs de Touraine en décembre 2021, et de l’inirr (instance nationale indépendante de réparation et de reconnaissance), la cellule d’écoute diocésaine participe à une réunion déterminante pour la suite.

Par ailleurs, une collaboration s’instaure entre le diocèse et le collectif « Voix Libérées » et des actions communes sont mises en œuvre. Mgr Jordy pose des gestes forts de réconciliation avec les victimes, notamment lors d’une première messe mémorielle en la cathédrale de Tours, en mars 2022.

Ce travail se poursuit dès lors, sous la forme de multiples rencontres :

- Engagement avec l’instance de réparation : rencontres avec l’inirr, mise en place par la Conférence des évêques, qui ont permis à de nombreuses victimes de recevoir des réparations financières ou autres

- Partenariat avec France Victimes 37 : collaboration avec cette association qui offre l’accueil et l’accompagnement des victimes

- Célébrations annuelles : organisation de messes mémorielles à la cathédrale depuis 2022, en hommage aux personnes victimes

- Actions de sensibilisation et de prévention : organisation conjointe de conférences visant à sensibiliser le public et prévenir les abus

- Projet mémoriel : préparation de la pose d’une première plaque mémorielle à la Basilique Saint-Martin de Tours, en mars 2025, en mémoire des personnes victimes.

La procédure canonique concernant l’abbé Tartu a abouti à sa condamnation, en 2024, par le Tribunal Pénal Canonique National (TPCN), décision confirmée par le Saint-Siège et devenue définitive.

En septembre 2024, le diocèse a mis en place la e-formation STOPABUS PROTÉGER L’ENFANCE et l’a rendue obligatoire pour tous les accompagnateurs de mineurs.

Le travail de partenariat avec les personnes victimes, et particulièrement le collectif « Voix libérées », a parfois été émaillé de tensions et d’incompréhensions, mais se poursuit dans une confiance réciproque, dans le respect de tant de souffrances vécues. En témoigne la conférence de presse commune organisée le 29 novembre 2024 pour informer la presse locale et nationale de la décision du TPCN déclarant coupable et condamnant l’abbé Tartu pour les actes de violences sexuelles commis sur des mineurs, alors qu’il dirigeait la manécanterie des Petits Chanteurs de Touraine.

La cellule d'écoute diocésaine

1-Accueil et écoute bienveillante

Lors de cette première rencontre, nous veillons à accueillir les victimes présumées avec bienveillance, en prêtant une oreille attentive à leurs souffrances et à ce qu’elles souhaitent partager de leur parcours. Il est essentiel de les laisser s’exprimer à leur rythme, tout en les soutenant dans leur récit.

 

C’est un moment privilégié où la confiance peut commencer à s’établir, souvent pour la première fois, dans un climat de liberté, sans questions intrusives. Notre rôle n’est pas d’entendre tous les détails, mais d’assurer un environnement empreint d’empathie.

 

2-Identification des mécanismes en jeu

Cette première étape permet de discerner, à travers leur récit, les mécanismes d’emprise dont elles ont été victimes : séduction, isolement, soumission à l’autorité de l’agresseur (souvent une figure adulte reconnue et respectée par les familles), et détournement de leurs aspirations à son profit.

Nous prenons la mesure des lourdes conséquences sur leur vie quotidienne, que nous percevons en partie à travers leurs difficultés affectives, amicales, familiales et professionnelles.

Nous repérons les systèmes de défense qu’elles ont mis en place, tant physiques que psychiques, face à l’impact des violences : douleurs somatiques, colère, mal-être, addictions, repli sur soi, culpabilité, honte, déni. Nous évoquons ces éléments avec elles.

 

3-Soutien de la Cellule

Nous leur affirmons clairement qu’elles ne sont en rien responsables de ce qu’elles ont subi, afin de les aider à se libérer de la honte qui les habite et qui les enferme dans leurs difficultés à en parler. Cette honte doit changer de camp, car elle appartient à l’agresseur.

Nous croyons en leur parole, ce qui est d’autant plus important pour celles qui ont déjà tenté de se confier sans être crues, et parfois même accusées de mentir. Nous mettons des mots sur les mécanismes d’emprise et le syndrome post-traumatique, qui ne laissent aucun doute quant à leur statut de victimes.

Nous sommes profondément touchés par ce qu’elles ont enduré dans la solitude et le silence et nous le leur disons.

Nous insistons sur l’importance de la reconnaissance des faits et de leur statut de victime par les autorités civiles (police et justice pénale) et ecclésiastiques. Nous revoyons ensemble le déroulé de la première séance, en leur demandant de partager leur ressenti, pendant et après celle-ci.

Nous vérifions avec elles le contenu de leur témoignage, afin de nous assurer de la justesse des termes employés, en leur offrant la possibilité de corriger ou de compléter leurs propos.

Nous leur précisons que nous restons disponibles pour d’éventuelles rencontres ultérieures, et qu’elles peuvent contacter des associations de victimes, notamment « Les Voix Libérées » en Indre-et-Loire.

4-Engagement de l’Église et perspectives de réparation

Leur témoignage sera transmis à l’Archevêque, qui peut déjà être en mesure de reconnaître leur statut de victime et de les recevoir, si elles en font la demande. L’Archevêque informe le Procureur de la République, conformément au protocole signé, et oriente les victimes vers les organismes de réparation et de reconnaissance mis en place par la Conférence des Évêques de France, l’inirr (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation) et par la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF), la CRR (Commission Reconnaissance et Réparation). Pour celles dépendant de la Corref, il transmet le dossier à l'institut religieux concerné et à la CRR. 

Nous avons le devoir de proposer un accompagnement psychotherapique dans le cadre du diocèse, selon les besoins et l’urgence des soins.

Nous restons disponibles pour les soutenir tout au long des démarches à venir. C’est la première étape de l’engagement de l’Église envers les personnes meurtries, détruites et blessées par les actes « impensables » d’un membre de l’institution.

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Accompagnement psychologique individuel dans le processus de reconstruction : un témoignage didactique (Danielle)

1.    L’impact de  leur histoire
Au cours de ces deux années passées à écouter  l’histoire de vie des victimes Petits Chanteurs de Touraine, j'ai été profondément touchée par ce  qu’ils m’ont confié.  Leur parole, née d'une souffrance si profonde qu'elle en devient indicible, a non seulement transformé  leur vie mais a également modifié ma propre perception du monde. Chaque mot, chaque silence, chaque émotion partagée a créé en moi une résonance qui va au-delà de l'expérience professionnelle et qui m'a permis d'entrer en contact avec une réalité humaine d'une intensité rare.

2.    Le cadre de travail psychothérapeutique
2.1.    L’écoute active : définition et portée 
L’écoute active est une compétence essentielle dans le processus psychothérapeutique. Elle consiste à être pleinement attentif à ce qui est dit, mais aussi à la manière dont cela est dit, ainsi qu’aux expressions émotionnelles et corporelles de celui qui parle. Cette écoute me plonge dans une immersion totale de  leur vécu. Elle m’atteint profondément, me confronte à mes propres émotions et me déstabilise parfois. Il est essentiel de comprendre ce qu’ils ressentent sans pour autant m’identifier à eux, en maintenant une distance thérapeutique nécessaire pour ne pas être submergée, tout en  leur offrant une présence empathique et authentique. Cette écoute active génère une empathie sincère et une compassion réelle, me rendant directement concernée par « ces crimes dans l’Église, un scandale devant Dieu » (cf. message des évêques de France, mars 2021).

 

2.2.    Approche thérapeutique intégrative : adaptabilité des outils thérapeutiques

L’approche thérapeutique intégrative que j’utilise permet une flexibilité dans le choix des méthodes et des outils thérapeutiques. Cette flexibilité est essentielle pour répondre précisément à  leurs besoins et à  leur demande. Chaque séance est l'occasion de réévaluer et d'adapter les méthodes utilisées, qu'il s'agisse de techniques de gestion du stress, de travail sur les émotions, ou d'approches cognitivo-comportementales. Cette adaptabilité exige de ma part une formation continue pour rester à jour sur les différentes pratiques thérapeutiques et une préparation rigoureuse pour chaque séance, afin de leur offrir le soutien le plus pertinent et le plus efficace possible.

3.     Leur cheminement personnel 
3.1.    Respecter  leur rythme et  leurs attentes : accompagnement personnalisé et progressif  

Je  les accompagne en respectant scrupuleusement  leur rythme et  leurs attentes. Ils sont au cœur du processus thérapeutique, et ce sont eux qui choisissent les sujets et les aspects de  leur vie  qu’ils souhaitent aborder, en fonction de ce qui leur semble le plus pertinent ou le plus supportable à un moment donné. Cela leur permet de travailler sur des expériences qu’ils viennent de vivre ou sur des souvenirs plus anciens, tout en respectant leur capacité émotionnelle du moment. Mon rôle est de  leur offrir un espace sécurisé où ils peuvent explorer ce qui leur semble encore trop douloureux ou impensable, en prenant le temps nécessaire pour le faire. Cette approche leur appartient, et il est essentiel de respecter leur temporalité pour que la thérapie soit véritablement bénéfique.


3.2.    La double problématique de l’emprise et du traumatisme psychique : confiance brisée et perte de repères :

 Ils sont confrontés à une double problématique : celle de l’emprise et celle du traumatisme psychique. La confiance qu’ils avaient placée en l’abuseur, une figure d'autorité en laquelle ils croyaient, les a conduits à accepter l’inacceptable,  les éloignant progressivement de leurs repères familiaux et éducatifs. Cette rupture de confiance a eu des conséquences dévastatrices, créant une confusion entre le bien et le mal, qui a brouillé  leur capacité à juger de manière claire les situations, et  les a laissés dans un état de vulnérabilité extrême.

 

3.3.    Trahison et survie psychique :  clivage nécessaire à la survie

  Ils ont été trahis par une personne qui se présentait souvent comme une figure paternelle de substitution, un représentant de Dieu, qui a abusé de cette position pour commettre des actes indicibles.  Ils ont été séduits par la promesse de joie, par la musique, les voyages et les nouvelles rencontres qui semblaient offrir un « paradis » de fraternité. Mais ce paradis apparent n’a fait qu’aggraver la situation, créant un clivage psychique entre l'acte de viol et la relation qu’ils avaient établie avec cet individu. Ce clivage a été une protection nécessaire pour leur survie psychique, leur permettant de dissocier les actes violents de l’image qu’ils avaient de cette personne et de maintenir un semblant de normalité dans une situation profondément anormale.

4.    Le visage du mal
4.1.    L’identification de l’auteur : personnalisation et reconnaissance du mal.

Au fil de notre travail ensemble, le mal a pris un visage identifiable pour moi, celui d’un « homme d’Église » de Tours, qui a utilisé la séduction, le mensonge et la manipulation pour les entraîner dans une confusion totale entre le bien et le mal. Les conséquences de ses actes ont été graves et durables, affectant leur corps et leur esprit pendant plus de 40 ans. Malgré les rumeurs qui circulaient, ce scandale a été ignoré et occulté, laissant les victimes sans défense. C’est « mon Église » qui porte la responsabilité de ces actes, et cette reconnaissance est un pas essentiel dans le processus de réparation.


4.2.    Le travail de  réappropriation de leur vie : rétablissement de la confiance.

 Le travail que nous avons entrepris ensemble s’est d’abord concentré sur la confiance profondément ébranlée. Il s’agit de  travailler sur l’estime de soi, fragilisée par la honte, la culpabilité et la dévalorisation qui ont émergé de leur expérience. Ensuite, nous avons abordé la confiance envers les autres, en explorant des sentiments de méfiance, des attitudes de retrait ou au contraire, une tendance à la soumission, un besoin excessif d’appui ou de protection. Ce travail est essentiel pour leur permettre de retrouver des relations saines et équilibrées.


4.3.    Apprivoisement et intégration : processus d’apprivoisement

  L’apprivoisement est une métaphore puissante pour décrire le processus thérapeutique que nous avons entrepris, semblable à la relation entre le Petit Prince et le renard dans l’œuvre de Saint-Exupéry. Il s’agit d’une démarche progressive où, peu à peu, vous apprenez à vous reconnecter à vos émotions, à vos sensations corporelles, et à vos souvenirs, pour mieux les intégrer dans votre vie quotidienne. Ils m’ont partagé leurs maux somatiques, psychologiques, affectifs, sexuels et spirituels, pour en faire des éléments compréhensibles et intégrés dans, leurs vies. Cette intégration est fondamentale pour qu’ils puissent se libérer des conséquences de  leur traumatisme.

5.    Difficultés et réalité quotidienne
5.1.    Relations et ajustements :  complexité des relations humaines

Derrière ce  constat se cache une réalité complexe et douloureuse qui continue à se manifester dans leur quotidien, notamment dans leurs relations avec les autres. Trouver la bonne distance, à la fois pour eux et pour les autres, est un défi constant. Comment s’ajuster à l’autre, comment partager les peurs qui les submergent sans les enfermer dans un isolement émotionnel ? Ces questions sont au cœur de notre travail, et elles nécessitent un équilibre délicat entre ouverture et protection de soi.


5.2.    La confiance dans les structures de soin
Ils ont  été profondément déçus par les structures de soins psychiatriques, qui n'ont pas su répondre à leurs appels à l'aide lors de leurs tentatives de suicide. Non seulement  ils n’ont pas été écoutés ou compris, mais ont été renvoyés à leur souffrance et  leur solitude, sous traitements médicamenteux lourds . Cette expérience a érodé leur confiance envers ces institutions, rendant encore plus difficile le travail de délivrance de l’emprise .


5.3.    Le rôle de la famille : Soutien familial et médiation

Conscients que leur famille a également souffert des conséquences de ces violences sexuelles, ils m’ont demandé d’intervenir en médiation pour rétablir une communication intrafamiliale. Cette démarche est un acte de courage et de lucidité, reconnaissant que leurs proches sont des victimes collatérales. 


6.    Dimension spirituelle : questionnement de la foi, crise spirituelle et quête de sens :

« Comment puis-je encore croire en l’Église, ce prêtre m’a détruit ». Ces mots résonnent comme une question profondément douloureuse, marquant une crise spirituelle majeure.  Ils m’ont demandé de les accompagner au cœur de cette crise, en explorant la foi qui leur a été transmise par leurs parents. Cette exploration n’est pas seulement une recherche intellectuelle ; elle touche aux racines mêmes de leur identité et de leur relation à Dieu. La foi, qui autrefois était une source de réconfort et de sens, est désormais entachée par les violences sexuelles  qu’ils ont subies, rendant chaque aspect de leur vie spirituelle douloureux et confus.

7.    Le combat contre l’emprise :
7.1.     Prise de conscience et déconstruction de l’emprise
Le combat contre l’emprise est l’un des aspects les plus cruciaux de leur processus de libération . Cette emprise qui s’est exercée sur eux à un moment de vulnérabilité a laissé des traces profondes dans leurs schémas de pensée et de comportement. La prise de conscience de cette emprise est le premier pas sur ce chemin . Ensemble, nous avons travaillé à déconstruire ces schémas, à identifier les comportements induits par l’abuseur et à rétablir leur autonomie psychique. Cette déconstruction est essentielle pour leur permettre de reprendre le contrôle de leur vie, de leurs choix et de leurs relations, sans être constamment influencés par les traumatismes passés.

 

7.2.    Mémoire : du traumatisme à l’autobiographie
La mémoire traumatique qui peut surgir à tout moment fait revivre à l’identique les agressions subies, avec leur cortège de honte et de culpabilité. Ils ont l’impression d’être responsables de ce qu’ils ont vécu, s’appropriant les propres mots de leur agresseur. Il s’agit de déminer le psychisme et de faire la vérité sur la réalité de ce qu’ils ont vécu. Cela leur permet d’intégrer les souvenirs traumatiques dans leur histoire personnelle, de se réapproprier leur vécu et d’unifier leur récit de vie.

8.    L’importance du collectif : soutien et résilience
Le soutien qu’ils ont trouvé dans le collectif des victimes a été une source inestimable de résilience. Ce collectif, en leur offrant un espace de parole et d’écoute, a permis de briser l’isolement et de partager des expériences similaires. Ils ont trouvé dans ce groupe une force qui les a aidés à se reconstruire, mais aussi à se mobiliser pour soutenir d’autres victimes. Ce soutien mutuel a renforcé  leur sentiment d’appartenance et a été un facteur clé dans leur parcours de résilience.

9.     Aboutissement et renaissance: 
9.1.    Confiance retrouvée

   L’aboutissement de ce travail thérapeutique  conduit à une renaissance de leur vie.  Ils ont réussi à retrouver une confiance en eux-mêmes et en les autres, qui avait été profondément ébranlée. Cette renaissance n’est pas seulement psychologique ; elle est aussi spirituelle et existentielle. Ils ont retrouvé la capacité de vivre pleinement, de ressentir de la joie et de  se projeter dans l’avenir sans être constamment hantés par leur passé. Cette confiance retrouvée est le signe  qu’ils ont surmonté les mécanismes post-traumatiques qui paralysaient  leur existence.


9.2. Un combat pour tous : responsabilité et engagement collectif 
 Leur reconstruction personnelle s’inscrit dans un combat collectif.  Ils ont pris conscience que  leur restauration ne concerne pas seulement eux-mêmes, mais aussi toutes les autres victimes de violences sexuelles. Ce combat pour la justice, pour la reconnaissance et pour la prévention des violences sexuelles est un défi qu’ils ont choisi de relever, non seulement pour eux-mêmes, mais pour tous ceux qui n’ont pas encore trouvé la force de le faire. Leur engagement dans ce combat collectif est un acte de solidarité et de responsabilité qui transcende leur propre histoire pour devenir un engagement pour l’humanité.

10.    Les défis à surmonter
10.1.     Difficultés professionnelles : stigmatisation et double peine.

Leur parcours professionnel a pu être marqué par la stigmatisation, aggravant le défi de la reconstruction psychique.  Ils ont dû faire face à des discriminations, des jugements et une incompréhension qui ont rendu leur réintégration sociale particulièrement difficile. Cette stigmatisation est une double peine qui vient s’ajouter aux traumatismes initiaux, compliquant encore plus  leur chemin de libération .
 

10.2.    Le silence et l’isolement
Le long silence qu’ils ont gardé est le reflet de la profondeur du traumatisme subi. Ce silence  les a isolés de leur famille, leurs amis, et de la société en général, les enfermant dans une prison intérieure. Ce silence est un mécanisme de survie, mais il a aussi été une barrière à la guérison,  les empêchant de recevoir l’aide et le soutien dont ils avaient besoin.


10.3.     Retrouver la confiance en famille : confiance et communication rétablies 
Partager son histoire avec sa famille a été une étape importante de leur parcours de guérison. Ce partage, rendu possible par le soutien du collectif et par notre travail en thérapie, a permis de rétablir la communication avec leurs proches. Cette réintégration familiale est un signe qu’ils ont commencé à se restaurer .

 
Conclusion

Leur histoire est un témoignage de résilience, de courage et de transformation. Elle montre qu’ils sont désormais libres de mener leur existence sans le poids constant du passé, dans une liberté retrouvée et une joie de vivre. Leur parcours est une source d’inspiration pour  tous, et leur engagement dans la lutte contre les violences sexuelles est un acte de solidarité qui transcende leur propre histoire. 
 

Résumé : Ici est abordé l'accompagnement des victimes de violences sexuelles au sein de l'Église, mettant en avant l'importance de l'écoute bienveillante, de l'identification des mécanismes de manipulation, et du soutien psychologique. Cela souligne que les victimes ne sont pas responsables de leurs souffrances et qu’il est nécessaire de reconnaître leur statut. Le processus de  restauration inclut une approche intégrative respectant le rythme des  personnes. Leur parcours évoque la résilience collective, la réintégration sociale et familiale, ainsi que leur engagement  dans la lutte contre  toutes formes de violences et d’emprise.  .

La conférence des Evêques de France (CEF)

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Instance de collégialité, la Conférence des Évêques de France est au service de la mission de l’Église d’annoncer l’Évangile, d’en vivre et d’en témoigner, en répondant notamment aux demandes des diocèses et en représentant l’Église catholique en France auprès des institutions publiques, privées, nationales et internationales, des autres cultes et du Saint-Siège.

 

Missions de la CEF :

  • Soutenir l’annonce de l’Évangile dans notre société et la mission des diocèses en répondant à leurs besoins exprimés

  • Agir au nom de l’Église en France auprès du Saint-Siège, des autres conférences épiscopales, des autorités publiques, des autres confessions chrétiennes et autres religions, des organisations européennes et internationales, des mouvements et associations,

  • Servir la collégialité au niveau des provinces et au niveau national                        Et pour cela,

  • Rassembler et coordonner au niveau national les organismes et réseaux catholiques

  • Développer et proposer une expertise et une mutualisation dans des domaines spécifiques

  • Proposer une réflexion sur des thèmes choisis

  • Mener des chantiers à durée limitée de manière rapide, participative, efficace

 

Les actions de la CEF en matière de lutte contre la pédocriminalité

 

Après avoir trop longtemps caché, couvert, nié ou minimisé les dénonciations de violences sexuelles commises par des clercs ou des personnes engagées dans l’Église, la CEF a cherché quelles réponses apporter à ces révélations. En novembre 2019, elle a décidé de créer une commission indépendante (CIASE) chargée de faire la lumière sur les violences sexuelles sur mineurs dans l'Église. Cette commission présidée par M. Jean-Marc SAUVÉ a déposé son rapport en octobre 2021. Ce rapport mentionne au moins 216 000 victimes de prêtres pédocriminels en France depuis 1950.

En novembre 2021, la Conférence des Évêques de France, réunie en assemblée plénière à Lourdes, reconnaît la responsabilité de l’Église et fait une démarche collective de demande de pardon envers les personnes victimes. Elle vote ensuite un certain nombre de résolutions portant notamment sur la création de l’inirr (instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation), d’un fonds d’indemnisation des personnes victimes (le fonds SELAM) et d’un tribunal pénal canonique national.

 

Le site internet de la CEF : https://eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/

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