C'est ce qui a conduit Mgr Jordy, avec le collectif de soutien les Voix Libérées (anciens choristes des Petits Chanteurs de Touraine) à faire poser cette plaque de façon symbolique en la Basilique Saint-Martin de Tours.

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La pose d’une plaque mémorielle revêt trois dimensions :

- Faire mémoire des souffrances et traumatismes subis par les victimes de violences et de crimes de nature sexuelle,

- Faire un geste de réparation pour témoigner de la compassion et du respect pour les victimes en reconnaissant publiquement ce qu’elles ont vécu ,

- Prévenir et lutter pour que de tels faits ne se reproduisent plus.​​​​​

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I – FAIRE MÉMOIRE

Les crimes et violences sexuelles sont très souvent vécus dans le silence et la honte. Jusqu’à récemment, ils demeuraient invisibles ou minimisés, ignorés ou impunis. La pose de cette plaque dans un lieu public contribue à les faire connaître afin qu’ils ne soient jamais oubliés ni tolérés.

Cette plaque honore toutes les victimes, mais ici, en Touraine, une histoire douloureuse et singulière mérite d’être rappelée, car elle a touché de nombreux enfants : c’est celle d’une manécanterie « Les petits chanteurs de Touraine », fondée et dirigée pendant cinquante ans par un prêtre du diocèse.

Cette manécanterie, affiliée à la fédération internationale des Pueri Cantores, accueillait des garçons âgés de 6 à 20 ans qui répétaient les mercredis et samedis, animaient des célébrations religieuses, faisaient des tournées chaque année en France ou à l’étranger (Côte d'Ivoire, Canada, Terre Sainte, USA…). Le prêtre, unique directeur de la manécanterie pendant toute sa durée, s’occupait de toute l’organisation des concerts et tournées : accueil dans les familles ou dans des établissements scolaires, uniformes, partitions, quêtes pour financer les activités, déplacements en car…

Vie de groupe, exigence de l’apprentissage musical, joie de chanter ensemble, ouverture culturelle et humaine ! Quels bons souvenirs !

Mais loin de ce tableau merveilleux se déroulaient des faits cachés et sordides, dans l’infirmerie du directeur, lequel « prenait soin » de notre santé, notamment lors de la période de la mue. Durant ces passages à l’infirmerie, de nombreux enfants et adolescents ont été victimes d’attouchements et de violences sexuelles.

Il a fallu attendre des dizaines d’années pour qu’une première victime réalise ce qu’elle avait subi. C’est ce que l’on appelle l’amnésie post-traumatique. Ce lanceur d’alerte a alors découvert qu’il n’était pas la seule victime. La parole se libère et plus de soixante anciens Petits Chanteurs de Touraine se regroupent au sein d’un collectif. « Voix libérées » est fondé en décembre 2021 et accueille et soutient les victimes, les accompagnant dans le chemin de la reconnaissance et de la réparation.

Du côté de la justice des hommes, les plaintes déposées au parquet du tribunal judiciaire de Tours ont fait l’objet d’un classement sans suite pour cause de prescription des faits dénoncés.

Du côté de la justice de l’Église, l’instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation, (inirr), créée par la Conférence des évêques de France à la suite des recommandations du rapport de la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église), a été saisie pour accueillir, écouter, accompagner les victimes et organiser les réparations individuelles et collectives. Cela a été possible grâce à la levée de la prescription des faits par le Saint-Siège.

Vous pouvez consulter le site de l’association des anciens Petits Chanteurs de Touraine (www.pcantores37.org) pour en savoir plus.

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​​​II –RÉPARER

La pose de cette plaque constitue déjà une première forme de réparation. Elle reconnaît la réalité des agressions sexuelles commises. Elle rend symboliquement justice aux victimes. Elle fait sortir de l’oubli des faits commis pendant des années dans l’ignorance de tous par une personne en laquelle tous avaient confiance.

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III – PRÉVENIR

En sensibilisant le public sur la réalité des violences et crimes sexuels et en rappelant l’histoire douloureuse de tant de victimes, cette plaque encourage la prévention. Elle invite à changer le regard sur les notions de consentement, de respect des droits des enfants, d’égalité entre hommes et femmes. Elle sert de catalyseur pour mener des actions concrètes en faveur des victimes ou de leurs survivants. Elle encourage les individus à se mobiliser en faveur de changements sociaux et culturels pour éliminer tous comportements ou attitudes irrespectueux et préjudiciables.

 

Résumé : Ici, on comprend l'importance de la pose d'une plaque mémorielle en l'honneur des victimes d'agressions sexuelles dans l'Église. Cette initiative vise à reconnaître la souffrance des victimes, à réparer symboliquement le tort causé, et à prévenir de futures violences. La plaque a été installée à la Basilique Saint-Martin de Tours à l'initiative de Mgr Jordy et du collectif "Voix Libérées", composé d'anciens choristes des Petits Chanteurs de Touraine, une chorale touchée par des abus commis par un prêtre. Elle encourage également la mobilisation pour des changements sociaux en matière de respect des droits humains et de dignité.